Et si on fêtait les morts

En cette période où les jours raccourcissent et où la nature s’endort doucement, il est un lieu, au Mexique, où la vie semble s’épanouir davantage, même pour honorer les morts. Je reviens d’un voyage qui m’a profondément marqué, imprégné d’une atmosphère unique, riche en couleurs, en senteurs et en émotions : la Fête des Morts au Mexique. Une célébration ancestrale qui nous invite à repenser notre rapport à la mort, à la mémoire, et, surtout, à la vie.
Le 1er novembre marque pour beaucoup dans le monde un moment de souvenirs et de recueillement. En Europe, cette date est celle de la Toussaint, où nous honorons les défunts en fleurissant leurs tombes, dans une ambiance souvent sobre et solennelle. Mais au Mexique, cette période est bien plus qu’un hommage – c’est une véritable fête, un moment où la mort devient presque palpable, incarnée de manière joyeuse et spirituelle.

Un pont entre deux mondes

Pendant cette semaine unique, le Mexique se pare de milliers de fleurs oranges, principalement des cempasúchil (œillets d’Inde), et de lys blancs, embaumant l’air de leur parfum. On dit que, durant ce temps particulier, le voile entre notre monde et celui des âmes est si mince qu’il devient possible d’inviter les défunts à partager un repas, un rire, un moment de musique. Partout, des autels – les ofrendas – sont dressés dans les maisons, les rues, les cimetières, ornés de bougies, de fleurs et des mets préférés des disparus. On y pose parfois des photos, des objets personnels, autant de signes pour guider ces âmes familières dans leur chemin de retour.
Loin d’être une simple commémoration, cette fête mexicaine est un acte d’amour, un pont tendu entre les vivants et ceux qui nous ont quittés. Passer la nuit au cimetière à chanter et à danser, à partager histoires et souvenirs, c’est un hommage vibrant, un moment d’union où l’on célèbre la continuité de l’âme au-delà du monde visible.
Pendant notre séjour au Mexique, nous avons retrouvé des amis mexicains.  Ils nous ont raconté qu’ils avaient décidé d’écrire le nom de « leurs » morts sur un papier, chaque membre de la famille tirait un papier et parlait du mort. Ils ont passé une soirée joyeuse à commémorer leurs défunts. J’ai trouvé cela à la fois émouvant et inspirant !

Une résonance universelle

Curieusement, cette période de l’année semble avoir pour tous une signification spirituelle profonde. La fête des Morts au Mexique, la Toussaint en Europe, Halloween dans le monde anglo-saxon, ainsi que les anciennes traditions celtiques de Samhain se rejoignent dans leur symbolisme. Samhain, célébrée autour du 1er novembre, marquait pour les Celtes l’entrée dans la saison sombre, celle de l’hiver. Dans toutes ces cultures, la notion de voile fin entre deux mondes apparaît comme une évidence. Il semble qu’en ce point charnière, entre l’équinoxe d’automne et le solstice d’hiver, la mort nous touche de plus près, nous rappelant sa place essentielle dans le cycle de la vie.
Halloween en revanche incarne une vision différente : celle de l’ombre et de la peur de l’inconnu. Dans cette tradition, les morts peuvent revenir, mais ils viennent hanter, peut-être se venger, et les vivants se protègent en se déguisant, en prenant des apparences effrayantes. Cette vision est celle de l’épreuve, celle qui nous pousse à affronter la mort sous l’angle de la crainte.

Accepter la mort : une invitation Mexicaine à vivre

La Fête des Morts au Mexique, quant à elle, nous propose une perspective lumineuse et rassurante de la mort. Elle ne nous invite pas à fuir la peur, mais à la transcender, à accueillir la mort avec amour et respect. En l’invitant à notre table, en évoquant les souvenirs de ceux qui nous ont quittés, en offrant des rires et des couleurs, les Mexicains nous montrent une manière d’exorciser cette peur si humaine. Ils nous rappellent qu’il est possible d’accepter la mort comme une compagne, de la voir non pas comme une fin, mais comme une transition, une continuité.
Cette célébration colorée et vibrante nous offre une certitude réconfortante : que la vie continue sous d’autres formes, que nos défunts ne disparaissent pas mais deviennent une part de nous, une mémoire précieuse, une inspiration.

Pratiquons ensemble :

Interviewé à la télévision sur une possible croyance en l’existence d’un principe divin, Carl Gustav Jung répond : « Je ne crois pas, je sais ».  Son « je sais » relève d’une très intime et incommunicable expérience intérieure, une certitude.

Nous avons beaucoup de croyances limitantes (nos peurs, nos jugements, etc.) que nous nourrissons tous les jours. Je vous propose une pratique pour transformer ces croyances freinantes en certitude épanouissantes.

Je vous invite à trouver un jugement sur vous ou une croyance qui vous freine (« je n’y arriverai jamais », « je suis nul.le », « je ne mérite pas », etc.).

Tapotez sur votre sternum (au centre de la poitrine, sous la jonction des clavicules) avec une main, tout en disant cette phrase :

« Toutes ces parts inconscientes de moi qui me viennent de mes lignées, de mon éducation, de ma culture et de mes vies antérieures (si vous y croyez) et qui font que j’ai la croyance que ……. (croyance limitante), je les accueille, je les honore et je les remercie. Elles nous ont permis de survivre. La vérité c’est que je ne veux plus survivre, je veux vivre. Donc toutes ces parts, je les lâche et je m’ouvre à la certitude que…. (croyance épanouissante) »

« Nous » désigne les personnes de ma lignée, de ma culture, de mes vies antérieures, etc.

Je vous invite à refaire en tapotant sur le thymus une fois par jour pendant une semaine.
Au bout d’une semaine, évaluez si votre croyance limitante est toujours présente.

Pourquoi ne pas, vous aussi, revoir votre relation avec la mort ? Peut-être qu’en nous inspirant de cette tradition mexicaine, vous pourriez transformer vos peurs en souvenirs chaleureux, vos larmes en sourires. Et qui sait, peut-être que cette acceptation vous permettra d’apprécier davantage la vie que vous vivez ici et maintenant.
Que ces fêtes vous apportent paix, réconfort et lumière. Que nos chers disparus continuent de vivre dans nos cœurs, et que leur présence nous guide dans la douceur et la sérénité.